Cette conférence organisée par le Centre de ressources sur la non-violence de Midi-Pyrénées s’est déroulée à la salle n° 5 de la place du Cantal à Colomiers en présence de près de 200 personnes. ...
Mais commençons par une histoire, l’histoire de Jonathan Histoire de Jonathan, 9 ans, en classe de CM1 Je ne dois pas sauter la barrière
Les enfants de cette école savent bien qu’il est interdit de sauter par dessus la barrière pour se rendre au terrain de jeu.
Mais c’est tellement tentant !
Michel, l’instituteur, a expliqué maintes fois les risques …
Une fois de plus, Jonathan passe outre.
- Jonathan, combien de fois devrais-je le répéter ? Tu le sais bien, que faut-il donc que je fasse pour que tu comprennes ?
Les autres, un peu perfides :
- Des lignes, Monsieur, des lignes !
- En voilà une bonne idée ! Donc, Jonathan, si tu copies 30 fois « on ne doit pas sauter la barrière », tu arrêteras ?
- Oui !
- Allons-y pour les lignes ! (quelques secondes de silence…) Mais, au fait, si tu recopiais cette phrase seulement 20 fois, serait-ce suffisant pour que tu ne sautes plus la barrière ? Jonathan, une lueur d’espoir dans les yeux :
- Oh si, Monsieur, avec 20 fois, j’aurai compris !
- 20 fois donc, à moins que… Dis donc, Jonathan, si tu ne la copiais que 10 fois, que se passerait-il ?
- Oh, monsieur, avec 10 fois, je suis sûr que je me rappellerai que je ne dois pas sauter la barrière.
Pendant ce temps, le maître réfléchit : comment s’en sortir ? Ce n’est quand même pas à l’enfant de choisir la sanction. Et puis, s’il n’a rien à copier, rien à faire, l’enfant risque d’enregistrer qu’il suffit d’attendrir un peu l’adulte, et que l’on peut donc reproduire la transgression sans trop de risques !
- Tu vois, Jonathan, je trouve un peu bête de te donner 30 fois à copier la même chose. Je préférerais que tu réfléchisses à ce que l’on a expliqué sur les dangers qui nous ont amenés à interdire de passer par là. Alors, tu ne copieras que trois fois la phrase ; mais tu le feras lentement, en t’appliquant, en te demandant ce que j’essaie de te faire comprendre, et, si tu ne recommences pas, je saurais que je peux te faire confiance.
Le lendemain, Jonathan arrive, tout sourire, avec un paquet
- cadeau.
Dedans, sur une feuille cartonnée joliment décorée d’une barrière et d’un sens interdit, il est écrit, en trois fois, et de toutes les couleurs :
« On ne doit pas sauter la barrière »!
Voilà, ce n’est pas plus compliqué que cette belle histoire vraie… en fait, si, parfois c’est un peu plus compliqué !