Le nouveau bébé
Tchang vit dans une tribu des montagnes dans un pays lointain, mais Tchang est triste parce qu’un nouveau bébé vient d’arriver à la hutte de la famille.
Il dit : « Avant, c’était moi le bébé. Maintenant, je suis toujours le grand. Je n’aime pas beaucoup être grand. Ils doivent s’occuper de ce nouveau bébé. Ils me disent qu’ils m’aiment encore, mais je me demande s’ils ne m’aiment pas un peu moins. Ils ont moins de temps pour s’occuper de moi. Avant, maman n’avait que moi à habiller le matin; elle me chantait une jolie chanson. Papa me portait sur son dos pour aller aux champs, à présent je dois marcher. »
Tchang décide alors de ne plus être un grand, de ne plus grandir. C’est si agréable d’être cajolé, nourri et bercé comme un bébé.
Tchang veut faire semblant de redevenir un bébé; il mange avec ses doigts, pas avec ses baguettes et il suce son pouce.
Il boude le bébé; il ne le regarde pas. Il en a assez de l’entendre pleurer.
Dans le pays de Tchang, il n’y a pas de téléviseur. Le soir, après le souper, toute la famille s’installe par terre sur une natte bien confortable. Papa et maman boivent une tasse de thé et Tchang s’ennuie sans en avoir l’air. Il regarde le nouveau bébé.
Tiens, le bébé ne pleure pas, il fait de drôles de bruits avec sa bouche et il bouge ses pieds et ses mains pour rien. C’est drôle. Soudain, le bébé sourit à Tchang et il attrape son doigt avec sa main si petite.
Tchang, touché, dit : « Comme c’est une toute petite main! Comme mon doigt est gros! C’est vrai que je suis grand maintenant. Je crois bien que je peux l’aimer ce bébé. »
Il décide qu’il a assez boudé. Il donne un gros bisou-câlin-caresse à son papa, à sa maman et même à ce nouveau bébé.
Malgré cela, il lui arrive parfois de dire à son papa : « Je suis un grand maintenant, mais là, je suis très fatigué. Pourrais-tu me porter sur ton dos? »